Après Pierre Dharréville, je veux redire notre opposition catégorique à la notion d'offre raisonnable d'emploi, qui est une aberration. Elle fait craindre une sanction à ceux qui recherchent d'ores et déjà sérieusement un emploi – nous avons prouvé que c'était la majorité des chômeurs et qu'il ne servait à rien de les contrôler encore et encore – et accable inutilement des gens qui sont dans la précarité. Elle détourne surtout du vrai problème. Il y a près de 6 millions de chômeurs dans notre pays, pour seulement 120 000 emplois vacants, ce qui correspond à une offre d'emploi, bien souvent indigne, pour 285 chômeurs. Cela revient donc à constater, une nouvelle fois, la pénurie d'emplois.
Madame la ministre, pourquoi voulez-vous rejeter la responsabilité du chômage sur les chômeurs, quand c'est le Gouvernement qui échoue à créer des emplois ? Pour masquer cet échec, tout est bon pour multiplier le nombre de radiations, afin de maintenir les indicateurs au vert, alors que tout va mal. Aujourd'hui, vous proposez, malgré quelques ajustements, de supprimer les critères objectifs de ce que l'on entend par offre raisonnable d'emploi en renvoyant à l'appréciation subjective de Pôle emploi. Pour le dire clairement, un emploi, où qu'il se trouve, quelle qu'en soit la nature, pourra dorénavant être qualifié d'offre raisonnable. Cette disposition doit, selon nous, être retirée du projet de loi.