À ma connaissance, madame la rapporteure, ces sujets ne font pas l'objet d'un dossier d'options de sûreté. Dans le mix énergétique actuel, avec tous les obstacles mis par les nombreuses associations de riverains et autres plaignants au développement des énergies renouvelables, seuls 6 %, malheureusement, de la production d'électricité est d'origine éolienne et solaire en France ; c'est un niveau faible, très faible.
Vous avez noté qu'avec le plan solaire qu'EDF se propose de mettre en oeuvre en France dans les quinze ou dix-sept prochaines années, nous avons l'ambition de faire beaucoup mieux, mais aujourd'hui la question ne se pose pas, vu le caractère très modeste de la production éolienne et solaire. En matière d'éolien en particulier, il est extrêmement difficile d'accélérer le rythme – Dieu sait pourtant que nous souhaiterions aller plus vite, dans des projets qui mobilisent de très nombreux salariés, qui immobilisent beaucoup d'argent, souvent retardés par des recours incessants, des procédures d'appels interminables, avant de voir le jour ou, quelquefois, de ne pas le voir.
Néanmoins, si nous nous projetons à un certain horizon, nous aurons davantage d'énergie renouvelable intermittente en France. La consommation obéit à certains cycles – le cycle de la saison, le cycle de la journée, le cycle de la semaine – tandis que le vent et le soleil obéissent à d'autres cycles. Le soleil est un peu prévisible, le vent ne l'est vraiment pas du tout, même si certaines saisons sont un peu plus venteuses que d'autres. L'adaptation de tout cela est une science difficile qui nécessite la mise en place d'un certain nombre d'outils, algorithmes et intelligence artificielle, dont nous disposons grâce à nos ingénieurs et aux études qu'ils produisent. Cela nous conduit à adopter une gestion qui n'est pas linéaire de la production nucléaire en France, de façon à nous adapter à ces sautes de vent, à ces sautes de soleil, au froid, au chaud, à la semaine et au cycle de la journée. Nous avons donc défini des méthodes d'optimisation de notre parc nucléaire qui nous conduisent à faire ce qu'on appelle de la modulation. Selon des rythmes extrêmement contrôlés, il nous arrive assez fréquemment de réduire la puissance des centrales nucléaires, il nous arrive même quelquefois de les arrêter, car nous avons pendant quelques jours trop d'énergie, que nous ne pouvons pas écouler, même avec les exportations. Et, bien sûr, à d'autres moments, il nous arrive de les utiliser à pleine puissance. Ces rythmes et méthodes de gestion de la modulation, nous les contrôlons de très près, nous en avons abondamment parlé avec l'ASN, qui a partagé avec nous les études qui nous ont permis de la mettre en place en toute sûreté, sans mettre en cause à aucun moment la gestion de la sûreté et de l'optimisation du réseau – ces deux objectifs sont parfaitement compatibles l'un avec l'autre.