Les autorisations d'engagement de crédits consacrés à la construction d'établissements pénitentiaires ont été en très forte progression en 2017, avec 1,5 milliard d'euros. Cet effort doit s'apprécier à l'aune de la surpopulation carcérale qui, au 1er mai 2018, atteint 70 633 personnes détenues. Or la Cour des comptes constate une forte sous-exécution de ces crédits d'investissement. Par nature, la construction de nouveaux établissements s'étale sur de nombreuses années.
La commission des lois, qui travaille depuis plusieurs mois sur la détention, défend une idée qui pourrait améliorer les choses rapidement et qui a suscité l'adhésion unanime des commissaires aux lois de tous groupes politiques. Il s'agit de construire des établissements de taille beaucoup plus modeste tournés vers la socialisation, la responsabilisation et la réinsertion, avec des contraintes sécuritaires très allégées. Il pourrait même s'agir de réhabilitation de bâtiments, comme à Casabianda ou à Mauzac. Ne serait-ce pas de nature à améliorer l'exécution budgétaire de la construction pénitentiaire ?