Le prix du diesel a augmenté de plus de 7 centimes par litre au 1er janvier et va encore augmenter de plus de 30 centimes d'ici à quatre ans. Cette mesure touche non pas les urbains et les périurbains, mais les autres Français qui vivent sur nos territoires ruraux et utilisent tous les jours leur voiture, faute d'alternative crédible.
J'en veux pour preuve la baisse de la prestation d'accueil du jeune enfant – PAJE – pour près de 1,7 million de familles qui en bénéficient. Cette mesure conduira peut-être l'un des conjoints à renoncer à travailler, à moins qu'elle n'encourage le travail dissimulé.
J'en veux pour preuve l'augmentation du coût du travail en raison de la diminution du taux du CICE qui augmentera mécaniquement l'assiette de l'impôt sur les sociétés.
J'en veux pour preuve la réforme du prêt à taux zéro – PTZ – , profondément antisociale dans la mesure où elle fait quasiment disparaître l'espoir des familles les plus modestes d'accéder à la propriété sur 95 % du territoire français. Et je ne parle pas du recentrage du dispositif Pinel, qui pénalise une nouvelle fois cette France périphérique.
J'en veux pour preuve le gel du taux du livret A, déjà historiquement bas, malgré une inflation annuelle supérieure à 1 % et alors qu'il s'agit de l'épargne préférée des Français.
J'en veux pour preuve la baisse de 13 milliards d'euros des dépenses de fonctionnement des 319 plus grandes collectivités qui contractualiseront avec l'État, et la suppression de la taxe d'habitation, qui représente une véritable mise sous tutelle des collectivités.
Pour résumer, le budget 2018 prévoit une hausse de 4,5 milliards d'euros des prélèvements obligatoires acquittés par les Français cette année – je parle bien évidemment des impôts, taxes et cotisations sociales. Cela correspond à une baisse du pouvoir d'achat de 0,3 point.
Contribuables, retraités, automobilistes, familles, entreprises, locataires, habitants des campagnes, petits épargnants, collectivités : tous sont touchés par ce budget. S'ils sont tous amenés à payer plus, ils ne sont sûrement pas tous responsables de cette politique d'un autre temps, qui consiste à ne pas prendre en main le destin de la France.
Si cette proposition de résolution n'a pas le mérite de la cohérence avec les actions passées de ses auteurs, elle a en revanche celui de dénoncer une réalité qui n'échappe à personne : ce budget fait certainement beaucoup plus de mal que de bien aux Français.