Intervention de Gilles Lurton

Séance en hémicycle du mardi 19 juin 2018 à 21h45
Lutte contre la pollution du transport maritime et promotion des carburants marins alternatifs — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Lurton :

Jusqu'à présent, la transition écologique a été surtout orientée vers l'automobile et la construction. Mais il faut aussi s'intéresser à la pollution maritime et portuaire découlant du transport si nous voulons tenir les objectifs de la COP21. Tel est l'objet de la proposition de résolution.

Tandis que le mode principal de propulsion des navires demeure le fioul lourd, dont les polluants représentent environ 0,5 % des gaz d'échappement, de plus en plus de compagnies maritimes orientent leur construction de navires vers une propulsion au gaz naturel liquéfié, moins polluant que le diesel. Cette transition, il faut l'organiser. C'est d'autant plus important que, bien souvent, les moteurs des navires à quai continuent de tourner et sont source de pollution pour les habitants des zones portuaires.

Nous devons donc traiter, comme souvent, un problème de santé publique pour les populations et un problème économique constitué par l'organisation du changement des modes de propulsion des navires. Il ne doit en aucun cas être question d'opposer les deux, car derrière toute question économique se cache une question sociale, notamment un devoir de protection des emplois chaque fois que c'est possible. Notre objectif doit être de participer activement à la lutte contre la pollution du transport maritime tout en garantissant une évolution progressive et organisée vers l'usage de carburants encore alternatifs.

En outre, en raison de sa surface maritime, notre pays doit être un exemple en Europe. Par-delà la nécessité d'être exemplaire, le devoir de l'État et des pouvoirs publics est de protéger la santé de nos concitoyens. La lutte contre la pollution est une obligation de santé publique qui nous incombe.

Pour y parvenir, notre pays a le devoir d'encourager l'utilisation de carburants marins alternatifs au fioul, d'aider non seulement à la promotion des carburants alternatifs, mais également à leur développement. Il ne doit pas s'agir uniquement de les promouvoir, mais bien d'inciter leur utilisation, notamment d'encourager les armateurs à construire des navires équipés de moteurs adaptés aux nouveaux carburants et les ports à développer de nouvelles structures d'avitaillement.

Nous en sommes loin aujourd'hui. Si les navires à propulsion au gaz se développent de plus en plus, nos ports sont loin de bénéficier des équipements susceptibles de les accueillir. Il faut donc préparer la transition en dotant nos ports d'infrastructures adaptées. Il faut aussi prévoir l'alimentation des nouveaux bateaux à propulsion au gaz, ce qui est loin d'être le cas : les raffineurs qui alimentent le marché s'estiment incapables de satisfaire la demande à l'horizon 2020.

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