Madame la députée, je vous prie d'excuser mon collègue Stéphane Travert, qui accompagne aujourd'hui le Président de la République dans le Finistère.
Je vous remercie de votre question, car je partage totalement votre préoccupation. C'est une question de conviction autant que de pragmatisme, car l'agriculture ultramarine représente près de 35 000 emplois et 1,2 milliard d'euros de chiffre d'affaires.
Ce modèle agricole est adapté à nos territoires d'outre-mer : il est organisé et efficace. C'est pourquoi nous devons le soutenir. Des outils ont été mis en place à cet effet : le POSEI, bien sûr, mais aussi le FEADER – le Fonds européen agricole pour le développement rural – et les aides nationales.
J'entends bien sûr l'inquiétude des agriculteurs d'outre-mer, quand la Commission propose une baisse du POSEI. Cette baisse, il n'en est pas question. La position de la France sur ce point est claire. Nous resterons fermes : nous n'acceptons pas, nous ne pouvons pas accepter cette proposition de la Commission. C'est le sens du mémorandum qui vient d'être signé à Madrid par le ministre de l'agriculture, Stéphane Travert, et cinq autres États membres.
En effet, comme vous le savez, cette baisse comporte un risque sans précédent pour les exploitations françaises et pour les revenus des agriculteurs. Ce n'est pas tolérable. Je recevrai ce vendredi, madame la députée, une délégation de près de soixante agriculteurs venant de l'ensemble des outre-mer, pour leur tenir ce même langage de vérité, car, au-delà de la question précise que vous avez posée, je sais tous les défis que doivent relever les outre-mer.
Nous sommes au début d'une négociation, et tout le monde ici sait que la France s'efforce de rallier une majorité d'États membres derrière elle pour qu'ensemble, nous soyons plus forts. Soyez assurée, madame la députée, que je suis à vos côtés dans ce combat.