Intervention de Frédérique Vidal

Séance en hémicycle du mercredi 20 juin 2018 à 15h00
Pilotage de la recherche publique — Discussion générale

Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation :

Nous installerons d'ailleurs demain, avec le Premier ministre, le conseil de surveillance du secrétariat général pour l'investissement.

En matière d'investissements encore, je tiens à réaffirmer le soutien de l'État aux chantiers scientifiques dont l'ampleur et l'ambition structurent à long terme notre recherche, et qui font, eux aussi, l'objet d'engagements pluriannuels ; c'est le cas des très grandes infrastructures de recherche, portées par des organisations scientifiques nationales ou internationales. Ce sont des investissements conséquents mais nécessaires pour assurer notre place dans la compétition internationale et faire avancer la coopération, elle-même requise pour atteindre les connaissances scientifiques dont nous avons besoin. Je mentionnerai, sur ce point, l'exemple de la politique spatiale : ce secteur est un fleuron national sur lequel nous nous sommes engagés afin d'assurer une visibilité à long terme et d'affronter la concurrence de nouveaux acteurs industriels internationaux. C'est aussi le cas de très grandes infrastructures en sciences humaines, qui ne doivent pas être en reste ; nous travaillons ainsi à la création du campus Condorcet, dont la vocation est de rassembler les humanités et les sciences sociales, en lien avec les sciences exactes et les méthodes renouvelées par les technologies du numérique.

Les organismes de recherche, comme les universités, sont aussi porteurs, dans leur architecture même, d'une permanence qui, de fait, rend leur action pluriannuelle. Le CEA, le CNRS comme les universités sont des institutions principalement animées par des emplois publics, lesquels appellent, par leur nature même, un pilotage pluriannuel.

Parce que le choix des hommes et des femmes est parfois plus important que la seule question des moyens, vous avez participé, tout au long de cette année, au renouvellement des présidents de certains de nos plus importants organismes de recherche, et cela va continuer. Ce qui est déterminant, c'est la mission que nous confierons aux présidents de ces organismes. J'en prends solennellement l'engagement devant la représentation nationale : je traduirai l'esprit de cette proposition de résolution dans les lettres de mission qui leur seront adressées, et y intégrerai des objectifs de pilotage à moyen terme.

Par ailleurs, j'ai réaffirmé devant les membres de la commission des finances que le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation amplifiera sa mobilisation afin que les systèmes d'information soient mis en place dans les meilleurs délais et en assurant une réelle interopérabilité.

L'ambition collective portée par votre proposition de résolution me permettra d'accomplir le travail de conviction grâce auquel nous pourrons construire un cadre unifié et clair, susceptible de répondre à la double exigence de stabilité et de visibilité à moyen terme mise en avant par vos travaux. Dans l'immédiat, avant de répondre à votre démarche en lui donnant une portée plus normative, la définition d'objectifs intermédiaires dans un cadre unifié pourrait faire l'objet d'une nouvelle annexe au projet de loi de finances. Sur ce point, il me semble fondamental que le Parlement aille jusqu'au bout de sa compétence.

Enfin, je tiens à remercier l'ensemble des parlementaires qui ont pris part collectivement, sur tous vos bancs, à l'ouverture de ce nouveau chantier.

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