Intervention de Michèle Crouzet

Réunion du jeudi 7 juin 2018 à 9h15
Commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Crouzet, rapporteure :

J'ai noté ce que vous avez dit, M. Gauffier, et je souhaite approfondir certains éléments dont vous avez parlé, mais aussi revenir sur les questions que j'avais prévu de vous poser.

D'abord, je vous remercie pour votre exposé sur des sujets qui intéressent depuis quelques temps l'opinion. Nous ne pouvons que faire le constat que notre biodiversité se meurt, et il est bon que nous puissions commencer à agir.

Mon collègue Loïc Prud'homme a rappelé que le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a actualisé en mars 2017 la liste des repères nutritionnels dans le PNNS pour la période 2017-2021. Le HCSP a notamment recommandé de revoir à la baisse notre consommation de viande qui doit être au plus de 500 grammes par semaine et non de 200 ou 300 grammes par jour, de privilégier les fruits et légumes, les légumineuses et les produits céréaliers complets cultivés selon des modes de production diminuant l'exposition aux pesticides, et de limiter, surtout, le gras, le sel et le sucré dans notre alimentation.

Quelle analyse le WWF fait-il de cette révision du PNNS ? Vous semble-t-il qu'elle aille assez loin au regard des enjeux environnementaux et sociaux et actuels ?

Je souhaite connaître votre position sur ces recommandations et plus généralement sur les politiques publiques de notre pays en matière d'alimentation et d'environnement. Ces politiques publiques vous semblent-elles à la hauteur des enjeux ? Quelles sont selon vous les urgences ou les principales priorités ?

Le gaspillage alimentaire représente également un problème important sur lequel je souhaite revenir. On produit beaucoup et de façon intensive mais le gaspillage alimentaire, dont vous avez parlé, est aujourd'hui une catastrophe humanitaire.

Environ 30 % de l'alimentation produite finit à la poubelle et, lorsque les produits jetés sont encore emballés, l'impact environnemental est terrible. Les industries agroalimentaires doivent s'engager dans la lutte contre le gaspillage alimentaire qu'elles causent. Estimez-vous qu'elles soient sensibilisées à cette exigence et qu'elles fassent suffisamment d'efforts pour réduire le gaspillage alimentaire ?

De nombreuses start-up dont l'objectif est de rendre l'industrie agroalimentaire plus responsable ont émergé. Parmi d'autres très belles initiatives, on peut citer Tool 4 Food qui cherche à optimiser les capacités de production des industriels en les incitant à segmenter leur savoir-faire pour créer une offre dans les périodes de basse saison.

Vous avez également parlé de circuit court. Mais une différence doit être faite entre circuit court et circuit local. Une pomme qui provient du bout du monde est en circuit court si elle a un seul intermédiaire, alors que le circuit local renvoie à des aliments que l'on produit et mange localement.

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