Pour répondre à Mme Chapalain, nous ne faisons pas ici le procès de l'industrie agroalimentaire. Pour autant, l'intitulé de cette commission d'enquête est assez clair : un faisceau de présomptions, nourri par des scandales alimentaires récurrents et surtout appuyé par de nombreuses études scientifiques, nous donne à penser qu'il est possible qu'existe un lien entre la qualité des aliments que nous consommons et l'apparition de maladies chroniques.
Vous avez beaucoup parlé des attentes des consommateurs, mais il ne s'agit pas seulement de cela : je vous parle d'un enjeu de santé publique, et c'est sur cet enjeu que notre discussion va porter. Les pratiques actuelles ont-elles effectivement un impact sur la santé de nos concitoyens ? Comment le percevez-vous ? Êtes-vous prêts à modifier certaines pratiques pour que les problèmes de santé publique deviennent moins graves que ce qui nous a été jusqu'à présent décrit ?
Tout d'abord, de quelle manière l'industrie agroalimentaire s'assure-t-elle aujourd'hui de l'innocuité des additifs qu'elle utilise ? Quelle est la nature des recherches qu'elle effectue avant de les utiliser ? Comment cette recherche est-elle financée ? Vous évoquiez les composants néoformés, mais cette même question de l'innocuité se pose à propos des intrants, c'est-à-dire de la composition même des produits, et des acides gras trans que l'OMS recommande de supprimer de l'alimentation industrielle. Voici quelles sont les premières questions, les premiers enjeux sur lesquels j'aimerais entendre vos réponses. Nous pourrons ensuite approfondir sur d'autres points.