Toutes les contributions sont utiles : les évaluations des autorités sur la base du corpus scientifique, mais aussi les travaux que nos adhérents mènent sur des sujets spécifiques, comme la qualité nutritionnelle, les contaminants, les additifs ou tous les autres ingrédients. Toutes ces données permettent d'assurer cette obligation de résultat : nous nous engageons à fournir des aliments sûrs et sains au consommateur.
Il est vrai qu'existe aujourd'hui une littérature abondante sur les aliments ultra-transformés. Une étude française récemment publiée énumère un certain nombre de pistes pour comprendre les mécanismes qui expliqueraient les effets observés : les techniques de transformation, la composition nutritionnelle et énergétique du produit, la présence des additifs, les contaminants, les emballages ou les comportements alimentaires. Les pathologies ont une dimension multifactorielle qui requiert des mesures hygiéniques globales.
Cette étude invite à revenir sur la manière dont a été construite la classification NOVA, développée par les Brésiliens, qui n'est pas validée par la communauté scientifique aujourd'hui. Nous nous approprions ces réflexions pour les intégrer dans notre démarche d'amélioration continue.
Tout d'abord, la classification NOVA part du principe qu'un aliment transformé ou ultra-transformé, c'est-à-dire fabriqué par les industriels, exclut tout ce qui est cuisiné à la maison mais également tout ce qui est artisanal. Elle sépare donc a priori les produits industriels des produits fabriqués artisanalement et à domicile. Ensuite, l'article dans lequel elle est proposée ne permet pas d'établir une classification systématique des aliments, car les critères sont subjectifs. Enfin, elle va à l'encontre des classifications nutritionnelles telles que la pyramide alimentaire qui classe les éléments d'après des critères botaniques, en fonction de la proximité de leur composition nutritionnelle et énergétique.
Appliquer la classification NOVA à des aliments qui sont considérés a priori comme ultra-transformés ne changera pas les engagements que les industriels ont déjà pris envers les pouvoirs publics, notamment en ce qui concerne la réduction de la teneur en sel, en sucre et en gras des aliments, dans la lignée des États généraux de l'alimentation, et ne valorisera pas leur démarche. La catégorie des aliments ultra-transformés regroupe des produits sucrés, des produits laitiers, des matières grasses, qui font l'objet de recommandations différentes qui sont en cours d'élaboration par Santé publique France. Il y a donc une dichotomie entre la classification NOVA et tout le travail qui a été fait jusqu'à présent en termes d'éducation alimentaire au regard des repères de consommation classique. Ces études nous interpellent. Il serait intéressant que l'ANSES en propose une expertise globale pour aider les consommateurs à faire des choix éclairés, car il n'existe pas d'avis de l'EFSA ou d'une autre autorité nationale ou internationale sur cette catégorie des aliments ultra-transformés. Nous avons été extrêmement étonnés de constater que, dans un avis récent du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), il a été été proposé d'emblée, alors que tous ces attendus n'étaient pas remplis et alors que la définition de cette catégorie n'est même pas établie, que les pouvoirs publics décident de réduire la consommation des aliments ultra-transformés.