Madame Kalonji, je suis un peu surpris par votre entrée en matière à propos de la classification NOVA. En effet, celle-ci n'a pas été établie pour servir de base à des recommandations comme celles du Programme national nutrition santé (PNNS). On constate une corrélation entre des études basées sur la classification NOVA ou sur l'indice Siga, que vous connaissez sans doute, et celles de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) sur l'apparition de maladies chroniques et l'espérance de vie.
Vous dites que vous vous appuyez sur la littérature scientifique existante, or il me semble que la classification NOVA est tout de même assez robuste, même si elle n'est pas parfaite. Il est certain qu'on ne peut pas exposer des cohortes entières de population à des aliments ultra-transformées et les comparer à des cohortes non exposées. Vous disiez que vous vous appuyiez sur la littérature scientifique pour faire évoluer les pratiques, or cette évolution est une urgence pour la santé publique. Je serai sciemment direct, provocateur même, car la façon dont vous abordez cette question me paraît problématique : cette manière de discuter de la validité scientifique de cette classification me rappelle les pratiques anciennes de l'industrie du tabac ! Ce n'est pas la première fois qu'une industrie ne veut pas reconnaître l'impact de certaines de ses productions sur la santé publique.