Nous sommes en train d'essayer de mettre en place le CSE dans notre groupe, qui a en France des entités de 500 personnes et d'autres de 14 personnes. Dans la négociation, je viens de tirer la sonnette d'alarme, au niveau de l'entreprise mais aussi de la branche, car il se produit un phénomène de désengagement. L'idée de la professionnalisation, ce n'est pas la réalité de l'entreprise. Les membres des CHSCT étaient des opérateurs, des commerciaux, des gens répartis dans l'entreprise ; ils participaient aux activités des CHSCT parce qu'ils étaient sensibles aux questions de santé et de sécurité au travail. Dans les très grands groupes, des personnes étaient détachées aux comités d'entreprise, mais en très petit nombre. On assiste aujourd'hui à une désaffection.
Je suis spécialiste des facteurs humains et organisationnels et je confirme que l'organisation est importante, mais la question était déjà traitée dans les CHSCT. C'était certes une « chasse gardée » des comités d'entreprise (CE), mais des échanges avaient souvent lieu entre les deux instances. En cas de remise en cause de l'organisation du travail, les deux discutaient.
La nouvelle instance nous crée des problèmes. On dit qu'on élargit le nombre de représentants, alors qu'au total il y en a moins ; on élargit surtout les compétences. Un CE traitait des affaires sociales mais surtout des affaires économiques, et le CHSCT avait une fonction à part, et je peux vous dire que l'industrie chimique va défendre cette instance. Il y a des possibilités de négociation au sein de l'entreprise mais cela prouve bien, si l'on est obligé de revenir là-dessus, c'est qu'il y a des manques dans ce que vous avez développé.