Il s'agit d'un sujet compliqué, qui a été longuement débattu. Lorsque l'on postule qu'une tuyauterie ou un composant ne peut pas rompre, la contrepartie est la qualité même des matériaux utilisés. Or il se trouve que, concernant par exemple les soudures du circuit secondaire de l'EPR, la qualité n'est pas celle attendue.
L'une des conséquences de cette notion est que dès lors que l'on ne suppose pas qu'un élément peut rompre, certains dispositifs ne sont pas mis en oeuvre : pour une tuyauterie par exemple, l'exclusion de rupture conduit à ce que l'on ne place pas, autour de cette tuyauterie, les dispositifs anti-débattements permettant de limiter, lorsque le système casse, le débattement de la tuyauterie sous l'effet de la pression, susceptible d'impacter les murs ou d'autres tuyauteries. Ces moyens additionnels ne sont ainsi pas présents sur les circuits secondaires de l'EPR de Flamanville. À l'inverse, cela présente un intérêt, qui peut motiver l'exclusion de rupture : comme les tuyauteries ne sont pas entourées de ces dispositifs, le contrôle en service peut être effectué beaucoup plus simplement et efficacement.
Il y a là un arbitrage à effectuer en termes de sûreté. Cela a été débattu dans le cadre de l'EPR notamment, mais l'exclusion de rupture s'applique aussi à des composants présents dans les réacteurs existants. Les cuves de réacteurs, tout comme les générateurs de vapeur, font par exemple partie des éléments non ruptibles. Le problème avec l'EPR est que la principale contrepartie de l'exclusion de rupture, à savoir la qualité sans faille du matériau, n'est pour l'instant apparemment pas respectée.