Nous sommes allés hier visiter le chantier de l'EPR et avons pu en mesurer l'ampleur, ainsi que le poids économique et politique, dans la mesure où cette installation est censée être la tête de pont de toutes les futures générations éventuelles de réacteurs EPR. Peu de temps avant de rendre votre décision sur la validité de la cuve de l'EPR, vous aviez répondu en 2017 à une journaliste qui vous demandait si vous subissiez des pressions : « Oui, énormément ». Je ne détaillerai pas ici la nature des pressions que vous pouvez subir. J'ai tendance à penser que quand bien même vous ne seriez l'objet d'aucune pression directe, le seul fait de connaître le poids des enjeux économiques pour la région et les enjeux industriels et financiers énormes que cela représente pour l'avenir de la filière constitue en soi un élément de pression. Cette pression très forte vous permet-elle d'avoir la sérénité nécessaire pour prendre des décisions ? La qualité des matériaux étant en cause, cela signifie qu'il faudrait soit recommencer la totalité du processus, soit arrêter là. Une décision d'arrêt aurait des conséquences terribles. Avez-vous aujourd'hui la capacité de prendre des décisions en faisant abstraction de ces enjeux énormes ?