Intervention de Pierre-Franck Chevet

Réunion du jeudi 7 juin 2018 à 9h00
Commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires

Pierre-Franck Chevet :

Tous les incidents constatés sont rendus publics, y compris lorsque la même anomalie est repérée sur plusieurs centrales. Bien évidemment, le retour d'expérience conduit à ce qu'en cas de détection d'un problème, des vérifications soient immédiatement effectuées sur les autres installations potentiellement concernées. C'est d'autant plus important dans un parc standardisé comme celui dont nous disposons en France, dans la mesure où, lorsqu'une anomalie est détectée quelque part, la probabilité est forte qu'elle se retrouve ailleurs. Je signale qu'en France les seuils de signalement des anomalies sont très bas comparés à ceux de nos voisins : nous avons volontairement, au nom de l'importance du retour d'expérience, mis la barre très bas en termes de signalement, donc de traitement, des anomalies. Il s'agit, je pense, du dispositif le plus rigoureux au monde.

Concernant l'exclusion de rupture, il est toujours important de débattre de ce genre de sujet. Nous n'avons pas en tête, ce faisant, le risque zéro. Dans les accidents graves étudiés à l'origine, lorsqu'un design est approuvé et une installation mise en service, la rupture de deux des quatre circuits secondaires est par exemple prise en compte et l'on vérifie que cela ne produirait pas de conséquence inacceptable. Il ne s'agit donc pas d'un no man's land complet. Cela est pris en considération soit dans le dimensionnement classique, soit dans le volet « accident grave », ce qui donne lieu à des débats techniques.

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