Le site de La Hague a été identifié par beaucoup des personnes que nous avons auditionnées comme l'un des points de vigilance majeurs, dans la mesure où l'on se situe là sur des concentrations très fortes – les plus fortes au monde me semble-t-il – de matières radioactives, encore appelées à augmenter dans les années à venir. Le 12 avril dernier, dans cette salle, j'ai interrogé le ministre d'État Nicolas Hulot sur ce système, en lui rappelant que le système de retraitement du combustible usagé, et notamment la production de MOx, était basé sur l'hypothèse d'une économie circulaire du cycle des déchets, avec la possibilité, dans trente ou quarante ans, d'une quatrième génération de centrales. Or aujourd'hui, 100 tonnes de MOx usé arrivent chaque année sur le site de La Hague. À l'échelle de trois ou quatre décennies, cela correspond à des quantités considérables, dans un contexte où l'éventualité que les réacteurs de quatrième génération voient le jour est, selon de nombreuses personnes, de plus en plus hypothétique. J'ai donc demandé à Nicolas Hulot s'il ne considérait pas que les risques pris pour entreposer ces matières nucléaires étaient quelque peu disproportionnés au regard de l'hypothèse de plus en plus incertaine d'une réutilisation de ces combustibles dans plusieurs dizaines d'années. Il m'a répondu que la réponse était dans la question. Quel est votre point de vue, en tant que responsable de la sûreté nucléaire ?