Permettez-moi de faire le parallèle avec d'autres filières de recyclage, comme celle du papier : il y a plus de concentration de produits inflammables dans une usine de recyclage de papier que si l'on ne recyclait pas de papier. Il faut connaître le risque et l'évaluer, mais aussi le peser par rapport aux avantages du recyclage.
Nous nous trouvons au deuxième sous-sol de l'Assemblée nationale, qui est éclairé, climatisé, sonorisé : 10 % de l'énergie que nous consommerons pendant cette séance provient de matières nucléaires recyclées, et cette part sera portée en 2023 à 25 %, conformément aux accords qu'EDF vient de signer.
C'est un avantage énorme que de pouvoir tirer bénéfice de ces matières qui n'ont pas été complètement brûlées lors de leur premier passage en réacteur nucléaire. Lorsque les combustibles usés arrivent à La Hague, nous pouvons, par le recyclage, extraire 96 % de matières – 95 % d'uranium, 1 % de plutonium – et les conduire à produire une deuxième fois de l'électricité.
Les 4 % de déchets ultimes sont ensuite conditionnés. Vous avez pu voir ces entreposages, refroidis par la circulation de l'air naturel : les colis de déchets sont contenus dans une matrice de verre, sous vos pieds.
Le recyclage permet donc à la fois de produire de l'électricité et de conditionner les déchets, dont le volume est divisé par cinq et la toxicité par dix. Nous n'avons rien inventé, c'est le même principe qui est appliqué au papier : le recyclage permet de réduire la production de papier neuf issu des forêts et le volume de déchets.
Bien sûr, il n'y a pas en France autant d'usines de recyclage que de centrales nucléaires. Il existe un site industriel pour ces opérations, en plus de celui de Melox, qui fabrique ensuite le combustible régénéré.