D'une façon générale, nous avons réduit nos achats et nos coûts de 20 %. Nous avons également réduit nos effectifs mais, après deux ans de gel des embauches, nous allons recruter 700 personnes cette année, dont de nombreux apprentis, et augmenter nos volumes de sous-traitance.
Comme toutes les industries, le secteur du nucléaire doit être compétitif. Nous travaillons avec nos sous-traitants afin que de nos usines soient performantes et atteignent l'excellence opérationnelle. Nous sommes exigeants mais je n'ai pas de remontées particulières sur le fait que nous aurions complètement changé d'attitude, notamment vis-à-vis des PME et des start-up avec lesquelles nous sommes engagés dans des démarches d'innovation. Nous avons passé des contrats avec plus de vingt entreprises qui nous ont proposé des innovations.
La sous-traitance est encadrée et, bien entendu, nous respectons la loi : il ne doit y avoir plus de deux niveaux de sous-traitance pour un donneur d'ordre, y compris les filiales du groupe. Pour des raisons industrielles, nous faisons en sorte que les sous-traitants soient de plus en plus intégrés. Dans un cas de démantèlement, par exemple, nous faisons des plateaux de projet dans lesquels les sous-traitants sont inclus. Il en était de même pour les derniers projets en lien avec la sécurité en cas de crise.
Nous abordons ces discussions dans une perspective de filière. Plutôt que d'avoir les donneurs d'ordre d'un côté et les sous-traitants de l'autre, nous créons une nouvelle instance regroupant l'ensemble des acteurs de la filière. Je reçois régulièrement des sous-traitants – ils représentent 220 000 emplois en France et, par exemple, 13 000 emplois dans la région Occitanie – et si certains d'entre eux rencontraient des difficultés particulières, qu'ils n'hésitent pas à se faire connaître.
Nous maintiendrons notre niveau d'exigence que ce soit en termes de sûreté, de qualité ou de compétitivité, mais avec bienveillance à l'égard des différents intervenants. Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion d'en discuter lors de votre visite à La Hague, mais la majorité des achats de cette usine est réalisée dans le Cotentin, et nos différents établissements pratiquent la même politique d'approvisionnement local dans les territoires.