Je tiens à saluer tout le travail effectué par notre collègue Vincent Descoeur pour ajuster la décision du Gouvernement de restreindre la vitesse autorisée à 80 kmh, sans discernement. À ceux qui nous disent : « circulez, il n'y a rien à voir » car on se trouve dans le champ du pouvoir réglementaire, je voudrais répondre que c'est précisément pour cette raison que les députés doivent exercer leur mission de contrôle de l'action du Gouvernement et d'évaluation des politiques publiques. La représentation nationale doit se saisir de ce sujet qui suscite beaucoup de réactions chez nos concitoyens : j'ai reçu près de 500 messages dans ma circonscription.
Nous sommes tous d'accord sur la nécessité de mesures permettant de renforcer la sécurité routière, mais encore faut-il qu'elles soient pertinentes, adaptées et justifiées. Or la décision du Gouvernement est susceptible d'accroître les risques à certains endroits, notamment quand il faudra dépasser les poids lourds. C'est une vraie question, mais elle est totalement éludée.
L'aménagement du territoire est l'autre sujet de fond qui est occulté. Il y a un véritable désengagement de l'État à l'égard des conseils départementaux, qui sont pressurés par la montée en charge des allocations individuelles de solidarité (AIS) et de la question des mineurs non accompagnés (MNA). Il y a donc de moins en moins d'investissements dans l'entretien des routes départementales, ce qui constitue un vrai facteur de risque en matière de sécurité routière mais aussi d'éloignement des territoires, comme l'a souligné Vincent Descoeur.
Je crois qu'il faut faire confiance à l'intelligence territoriale et se méfier de la recentralisation voulue par le Gouvernement. Nous avons la chance d'avoir des organismes tels que le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (CEREMA) : appuyons-nous sur eux. Afin d'assurer la sécurité routière, nous devons adapter la réduction de la vitesse autorisée.