Intervention de Hervé Saulignac

Réunion du mercredi 13 juin 2018 à 9h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Saulignac :

Je remercie les auteurs de cette proposition de loi, qui nous permettent de débattre d'une question dont on nous avait privés jusqu'à présent (Applaudissements des députés des groupes Nouvelle Gauche et Les Républicains) et au sujet duquel la plupart d'entre nous ne cessent de recevoir des doléances dans leurs permanences. En effet, une grande partie des Français perçoivent la mesure qui leur est imposée comme une agression, une provocation. Je ne sais pas s'il existe une France « oubliée », mais je sais qu'il existe une France qui se sent incomprise, et victime d'une contrainte venant s'ajouter aux nombreuses autres qu'elle supporte déjà.

Certes, la mesure ne s'appliquera pas aux routes munies d'un séparateur central, mais cette précision ne fait justement qu'accroître le caractère injuste de la disposition. Dans l'Ardèche, un département que j'ai eu le plaisir de présider durant plusieurs années, on ne compte que 14 kilomètres de routes à deux fois deux voies sur 3 800 kilomètres de routes départementales !

Par ailleurs, l'adaptabilité qu'est censée permettre la loi existe déjà : en agglomération, sur une zone dite de rencontre, on peut fixer la vitesse à 30 kmh, voire à 20 kmh, par dérogation à la limite habituelle de 50 kmh ; à l'inverse, des aménagements spécifiques permettent de rouler jusqu'à 70 kmh en agglomération. Pourquoi cette adaptabilité qui existe pour les agglomérations ne pourrait-elle pas s'appliquer aux départements, qui sont parfaitement capables de déterminer la vitesse adaptée à chaque point du réseau routier, en fonction de son degré de dangerosité ?

Nous soutiendrons évidemment cette proposition de loi qui nous semble frappée au coin du bon sens et, pour conclure, je citerai une personnalité connue pour sa sagesse, à savoir Georges Pompidou, qui s'est un jour exclamé : « Arrêtez d'emmerder les Français ! ». La suite de sa tirade est moins connue, mais tout aussi intéressante : « Laissez-les vivre un peu et vous verrez que tout ira mieux ! Foutez-leur la paix ! Il faut libérer ce pays ! ».

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