Je salue l'initiative de Vincent Descoeur qui permet d'ouvrir un débat dont nous avions été privés jusqu'à présent, le Gouvernement ayant fait le choix du décret.
Imposer une limitation de vitesse à 80 kmh de manière généralisée, sans tenir compte des zones accidentogènes, peut effectivement poser de gros problèmes dans nos départements – d'autant que les études sur lesquelles se base cette mesure ne paraissent pas très fiables.
Par ailleurs, modifier la limitation de vitesse sans revoir les modalités du permis à points risque également d'être source de difficulté, car il y aura sans doute de nombreuses pertes de points pour avoir roulé à 86 ou 87 kmh, avec toutes les conséquences que cela peut entraîner, notamment en termes d'invalidation du permis.
Vous qui êtes de l'Aveyron, monsieur le président, je vous invite à traverser notre département en empruntant la RN88 à une vitesse inférieure à 80 kmh… Moi qui me suis déjà livré à cette expérience, je peux vous dire que c'est compliqué : on est même dépassé par les voitures électriques !
Il y a une dizaine d'années, j'avais demandé que le radar du Pas de l'Escalette, entre Millau et Lodève, ne soit plus réglé pour se déclencher à 70 kmh – ce qui conférait à cette machine une exceptionnelle rentabilité financière –, mais à 80 kmh, ce que le Premier ministre avait accepté. Or, le fait de relever de 10 kmh la limite de vitesse n'a eu aucune incidence sur le nombre d'accidents à cet endroit, ce qui montre bien qu'une mesure de ce type est totalement inadaptée.