Je suis d'accord pour ajouter le climat aux considérants, mais pas d'accord pour n'y ajouter que le climat. Sur le plan culturel, conceptuel et juridique, le pas que nous devons franchir est celui de la reconnaissance de l'Anthropocène et de son caractère systémique et global. Si l'on juge nécessaire d'ajouter un considérant sur les changements climatiques, rien ne justifie de ne pas en ajouter un autre sur l'effondrement du vivant, qui ne recouperait que partiellement le considérant précédent sur la diversité biologique. La Charte a été rédigée en 2004 ; ses considérants sont assez anthropocentrés.
D'autre part, la rédaction proposée ne reprend pas exactement les termes de l'Accord de Paris. L'amendement précise que « le climat est affecté par des changements » : soit, mais par qui ces changements sont-ils causés ? La responsabilité humaine est éludée – même si je suis convaincue que là n'était pas l'intention du rapporteur pour avis – et la phrase peut être lue en ce sens. Imaginez-la lue par Donald Trump : le climat change, point final. Ne vaudrait-il pas mieux préciser que « les activités humaines sont à l'origine de changements climatiques qui représentent une menace immédiate et potentiellement irréversible pour les sociétés humaines et la planète », plutôt que de se contenter d'un simple constat en faisant l'impasse sur la responsabilité humaine ? Le libellé de l'amendement me pose problème ; peut-être pourrons-nous y revenir en commission des lois.