Deux observations. Tout d'abord, je crois que le choix de l'article 1er fait plus ou moins consensus. Je n'insisterai donc pas sur la nécessité d'inscrire la préoccupation environnementale parmi les grands principes de la République. Il existe une représentation du développement durable qui situe celui-ci à l'intersection de trois cercles symbolisant respectivement l'économie, le social et l'environnement. Autrement dit, on peut établir une hiérarchie. Or, dès lors qu'une économie florissante peut mettre en péril la répartition des richesses et anéantir la planète, il est au moins aussi important que celle-ci soit viable car, sans elle, il n'y a plus ni économie ni social.
Par ailleurs, M. Mathieu Orphelin a raison de souhaiter que le débat reste ouvert, Monsieur le rapporteur pour avis. Je comprends votre choix, car l'environnement est un terme générique qui permet de ne rien oublier. Néanmoins, il reste vague, frustrant. On pourrait aller jusqu'à la caricature, à cet égard : ne parle-t-on pas d'environnement de travail ou d'environnement au sens de cadre de vie ? Quoi qu'il en soit, depuis presque vingt ans, nous n'avons plus de ministre de l'environnement, mais un ministre du développement durable ou de l'écologie.
En outre, l'histoire du développement durable, qui commence en 1992, avec le Sommet de la Terre, qui s'inspira du rapport de la ministre norvégienne Mme Harlem Brundtland, montre que le climat et la biodiversité ont constamment été mis en évidence. Je crois donc que si nous nous en tenons à l'environnement, nous manquons quelque chose, car les deux périls qui menacent la planète et qui peuvent nous faire craindre une sixième extinction, ce sont bien le dérèglement climatique et la disparition de la biodiversité. Sans doute faut-il donc les mettre en exergue – c'est l'objet des amendements CD20 et CD18 –, tout en conservant la notion d'environnement, à laquelle le rapporteur pour avis tient pour des raisons que je comprends.