Toutes les élections consacrent la fin du bipartisme tel que nous le connaissions et l'usure des partis traditionnels. Le résultat des élections italiennes doit nous amener à réfléchir sur les causes qui y ont mené. Celles-ci sont identifiées depuis longtemps, à savoir l'incapacité européenne à peser sur les grands sujets, le sentiment de beaucoup des Européens d'être dépassés par la mondialisation, et l'absence de réponse aux crises financière et migratoire. Tous ces éléments expliquent la situation actuelle en Italie, mais il ne faudrait pas en conclure que la responsabilité est exclusivement celle de l'Europe. La responsabilité est selon moi à trouver au Conseil européen, où les chefs d'État et de gouvernement ne parviennent pas à s'entendre sur un certain nombre de textes sur l'asile et l'immigration, comme avec le nouveau texte Dublin, bloqué depuis des années. Ainsi quand le chef du gouvernement Matteo Salvani appelle à un axe des volontaires, à mon avis c'est plutôt d'un axe des responsables dont l'Europe a besoin. La responsabilité pourrait débuter par une réelle volonté de se mettre à la table du Conseil européen pour trouver une réponse à la crise, et non d'envoyer un bateau voguer durant des jours en Méditerranée. L'Italie est-elle prête à intégrer cet axe des responsables, alors que nous avons plus que jamais besoin d'une Italie forte pour mener à bien le projet européen ?