Il existerait également, nous dites-vous, un problème de fraude aux allocations-chômage, mais vous ne pouvez pas soutenir cette affirmation quand on compare son montant à celui de la fraude aux cotisations patronales – et je n'évoque même pas le recouvrement.
Votre texte vise également à alléger les obligations des entreprises en matière de travail des personnes en situation de handicap ou à libéraliser le travail détaché. Or, sur ce dernier point, la formule « à travail égal, salaire égal » est fausse, puisque, comme nous l'avons expliqué, les cotisations sociales restent payées dans le pays d'origine. Enfin, vous facilitez le passage du public au privé et du privé au public, autrement dit le pantouflage.
Madame la ministre, si vous souhaitiez un jour mener pour de bon le combat contre le chômage de masse dans notre pays, vous sauriez nous trouver. Ce n'est pas ce que vous faites aujourd'hui. Nous vous avons entendu déclarer qu'il faut passer d'une société de l'aide à une société qui crée de l'opportunité. La réalité est que toute votre politique accroît les opportunités de celles et ceux qui ont déjà tout et laisse tous les autres seuls au bord de la route.
Confiez nous les commandes un court instant pour partager le temps de travail, relancer l'activité avec la planification écologique et rompre avec le libre-échange. En attendant, vous êtes condamnée à envoyer les chômeurs en formation pour les voir disparaître des statistiques et pouvoir affirmer que votre politique est efficace et pragmatique. La vérité est qu'elle n'est ni l'un ni l'autre.