Intervention de Éric Ciotti

Séance en hémicycle du mardi 19 juin 2018 à 15h00
Moyens nécessaires à la participation du ministère de la justice à l'effort national de lutte contre le terrorisme — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Ciotti :

Aujourd'hui, nous consacrons 0,38 % de la richesse nationale à la justice. Ce chiffre est ridiculement et dangereusement modeste. Si l'on y ajoute les moyens consacrés à la police, à la gendarmerie, au renseignement, ainsi qu'à la défense nationale, les dépenses de l'État régalien – ce pour quoi l'État est fait, c'est-à-dire protéger nos concitoyens, ce pour quoi personne d'autre que lui ne peut agir – représentent aujourd'hui à peine 3,2 % du PIB, alors que celles de l'État social, la dépense sociale, en constituent environ 34 %. C'est dire comment, depuis cinquante ans, ces évolutions se sont installées et combien ces écarts se sont creusés.

Pour ces trois postes, la dépense de l'État régalien représentait 6,5 % du PIB dans les années soixante. Depuis lors, l'effort de protection de notre nation a donc été divisé par deux, alors même que les menaces se sont considérablement accentuées, et que notre pays, loin de connaître une paix durable, une paix qu'on avait cru définitive à la chute du mur de Berlin, est aujourd'hui confronté à des menaces de plus en plus terrifiantes, qu'elles soient extérieures ou malheureusement intérieures, comme on le voit de plus en plus dans certains de nos quartiers, dans certaines de nos villes.

Tout est lié ! Nous parlons du terrorisme. Le rapporteur spécial a rappelé la pertinence des PLAT, leur exécution, leur utilité, naturellement, mais ces réponses sont-elles à la hauteur des défis auxquels nous sommes confrontés ? Sûrement pas ! Il faut que nous réarmions la nation face à ces menaces. Il faut réarmer la nation face au terrorisme. Il faut réarmer la nation face à la radicalisation qui gangrène aujourd'hui des pans entiers de notre société. C'est notre responsabilité. C'est notre devoir. C'est peut-être le devoir de notre génération avant qu'il ne soit trop tard.

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