Intervention de Nathalie Loiseau

Réunion du mardi 25 juillet 2017 à 14h30
Commission des affaires étrangères

Nathalie Loiseau, ministre auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargée des Affaires européennes :

Le Président de la République a déclaré à plusieurs reprises, et il l'a démontré en recevant Vladimir Poutine à Versailles, que le dialogue avec la Russie était indispensable compte tenu du rôle que joue cette dernière dans un certain nombre de crises régionales et compte tenu de l'importance de nos liens historiques avec ce pays. Toutefois, et la tonalité de vos deux questions le montre, le comportement de la Russie suscite des inquiétudes, en particulier chez plusieurs de nos partenaires européens – vous avez cité les États baltes, on pourrait ajouter ce qu'on appelle un peu rapidement les pays de l'Est. Nous sommes également préoccupés par la situation en Ukraine où aucun progrès n'a été constaté, si bien que, au mois de juin dernier, les sanctions de l'Union européenne contre la Russie ont été prolongées.

Nous poursuivons nos efforts : hier s'est tenue, vous l'avez évoqué, une conversation téléphonique au format « Normandie » pour maintenir le dialogue et essayer de mettre en avant des mesures de confiance. La situation reste préoccupante et un règlement n'est toujours pas à portée de main.

Quant aux manoeuvres militaires russes en Biélorussie, elles nourrissent, une fois encore, l'inquiétude exprimée par un grand nombre de pays de l'Est et du Nord de l'Europe – vous avez mentionné les pays baltes, mais l'on pourrait également citer la Suède. C'est la raison qui conduit l'OTAN à déployer non seulement son bouclier antimissile mais aussi des troupes, en particulier en Estonie, afin de marquer sa présence chez nos partenaires. Quelle que soit l'intensité du dialogue que nous aurons avec la Russie dans le cadre de différentes crises internationales, la question de la sécurité et des frontières européennes ne peuvent pas faire l'objet d'un quelconque marchandage, ni même du moindre flou. Nous sommes totalement solidaires des autres pays de l'Union européenne et de leurs préoccupations en matière de sécurité.

C'est aussi l'une des raisons pour lesquelles l'Europe de la défense connaît actuellement des avancées. Alors que les propos du président américain ont pu susciter un certain trouble quant à son attachement à l'Alliance atlantique – ces propos ont été corrigés depuis, mais le trouble, me semble-t-il, est resté –, l'intérêt d'une autonomie stratégique de l'Union européenne est apparu beaucoup plus nettement qu'auparavant à beaucoup de nos partenaires européens. Nous en étions convaincus ; d'autres le sont bien davantage aujourd'hui qu'ils ne l'étaient hier.

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