Je souhaiterais évoquer, au nom du groupe du Mouvement démocrate, la manière dont la politique de la France peut être articulée avec l'action de l'Union européenne en matière d'aide au développement. Nous avons reçu ici même, il y a quelques jours, le représentant spécial de l'Union européenne pour le Sahel. Cette rencontre, utile et constructive, nous a permis de bien identifier les enjeux et d'aborder les grandes questions – démographique, économique, stratégique et environnementale – liées à l'immigration et à la lutte contre le terrorisme. À cette occasion, un certain nombre d'insuffisances ont été relevées, parmi lesquelles l'inefficacité de certaines politiques, parfois illisibles, en tout cas mal coordonnées.
Je suis de ceux qui pensent que notre pays doit définir, en référence à ses valeurs, à son histoire et à sa vocation, une grande politique actualisée, pour ne pas dire nouvelle, de coopération et d'aide au développement. Il s'agit d'un enjeu majeur pour nos partenaires, mais aussi pour la France. Même s'il n'existe plus, au sein du Gouvernement, un ministère dédié à la coopération et au développement, je sais que ces thèmes sont une préoccupation du Gouvernement et du ministre des affaires étrangères.
L'élaboration de la stratégie que j'appelle de mes voeux pourrait faire l'objet d'une réflexion à laquelle prendraient part l'ensemble des acteurs, c'est-à-dire non seulement l'État, mais aussi l'Europe, dans le souci d'une meilleure coordination, et les collectivités territoriales, car la politique de coopération décentralisée est un complément utile. Aussi conviendrait-il qu'une instance nous permette d'exposer nos attentes, de développer nos propositions et de définir une approche commune dans ce domaine. Ainsi, les conventions démocratiques que vous avez évoquées seraient fort utiles pour relancer une politique d'aide au développement et de coopération digne de notre pays.