Madame la ministre, en tant que centriste et membre du groupe Les Constructifs, je me réjouis, moi aussi, que la question européenne redevienne centrale. Je dois dire, du reste, puisque la Présidente a évoqué la campagne électorale, que des candidats aux législatives n'appartenant pas au mouvement En marche ont mis l'Europe au coeur de leur action, et qu'ils ont parfois été élus ou réélus.
Je m'en tiendrai à deux sujets : la défense et les sanctions contre la Russie.
En ce qui concerne la défense, je relève avec satisfaction que, pour la première fois, celle-ci bénéficie, enfin, de fonds communautaires. Hélas, des années après les propos visionnaires du général Philippe Morillon – Mme la présidente s'en souvient certainement –, nous ne sommes toujours pas parvenus à créer l'Europe de la défense. Cependant, je fais confiance à Jean-Yves Le Drian, qui fut un très bon ministre de la défense sous la précédente législature et qui connaît bien la question. Nous savons que, dans ce domaine, les blocages sont surtout le fait de l'Allemagne. Certes, madame la ministre, vous ne pouviez pas évoquer tous les sujets dans votre intervention liminaire, mais je suis un peu resté sur ma faim lorsque vous avez abordé vos objectifs concernant l'Europe de la défense et l'action que vous entendez mener avec le ministre des affaires étrangères pour que nous progressions davantage dans cette voie avec nos partenaires Allemands. Je pense en particulier aux opérations extérieures menées au Mali et, de manière générale, au Sahel.
S'agissant de l'embargo russe, je tiens à rappeler que, sous la précédente législature, l'Assemblée nationale et le Sénat, à une très large majorité, se sont prononcés en faveur d'une levée des sanctions imposées à la Russie, sanctions qui nuisent gravement aux intérêts économiques français, non seulement dans le secteur agricole, mais aussi dans le secteur industriel. Bien entendu – et cela figurait, du reste, dans la proposition de résolution –, ce qui se passe en Ukraine n'est pas acceptable. Mais je puis vous dire, pour bien connaître la question, que cette décision de l'Union européenne fait l'objet d'une approche différente de la part de nos partenaires allemands, lesquels sont, dans ce domaine, plus habiles – pour rester diplomate – que nous ne le sommes.