C'est exact. Sur le fond, en opération, dans les pays dans lesquels nous intervenons, pour gagner la paix, comme je vous l'ai dit, il nous faut garantir tout à la fois la sécurité et le développement. Le développement consiste notamment à donner de l'espérance aux jeunes. Ce qui vaut à l'étranger vaut aussi chez nous : pour éviter que les jeunes ne continuent à partir chez Daech, nous devons agir ! Je suis donc tout prêt à coopérer et à expliquer comment nous incorporons chaque année avec succès 25 000 jeunes qui représentent la nation tout entière, dans toute sa diversité – ils en sont même un panel parfait – et comment, en une année, nous parvenons à faire d'un jeune de valeur mais désespéré, un héros qui, sous le feu, va chercher son camarade « pour la France », selon ses propres mots. C'est extraordinaire ! Que viennent chercher les jeunes à l'armée ? L'autorité, la discipline, une famille, un cadre, la cohésion, le courage, des valeurs, le service de la France. Ce ne sont pas là que des mots : les jeunes eux-mêmes nous disent qu'ils entrent dans l'armée pour ces raisons, et pas seulement pour y trouver un métier ou une rémunération. Les choses ont bien changé, notamment depuis les attentats. Il faudra y réfléchir et en tirer les enseignements. Je suis naturellement prêt à participer à cette réflexion. Le modèle d'armée, cependant, doit être préservé de manière totalement étanche, car le service national universel n'est pas prévu, à périmètre comparable, dans le budget équivalant à 2 % du PIB.