Les SDHI, le Boscalid notamment, ne sont pas au coeur de notre activité, mais je peux vous faire part d'un commentaire. Lorsqu'un composé est évalué, au niveau français ou européen, différentes formes de toxicité sont prises en compte. Le composé peut être neurotoxique, perturbateur endocrinien, cancérogène, génotoxique ou non génotoxique. Hormis pour les cancérogènes génotoxiques, il existe un effet de seuil : la présence des molécules est évidemment regrettable dans le produit fini, mais il s'agit de résidus. Même après un temps d'attente, il y a des restes sur la caracasse ou le produit d'origine végétale.
D'après ce que j'ai pu lire, de nouveaux éléments, en termes de mécanistique, ont été portés à la connaissance du grand public et des agences sanitaires. Je crois que nous ne sommes jamais à l'abri d'une faille de la connaissance scientifique. Les scientifiques ne peuvent être tenus pour responsables : ils ne peuvent pas tout savoir sur tout et à tout instant. Il faut accepter qu'il puisse y avoir des « trous dans la raquette » et une connaissance imparfaite.
Le mode d'action des SDHI nous alerte, certes, mais j'ignore si ces éléments nouveaux sont suffisamment inquiétants pour remettre en question l'évaluation du risque associé. L'ANSES et l'EFSA devront se saisir très vite du sujet. Ces éléments pourraient-ils justifier une remise en question de l'autorisation de ces composés ? Je ne sais pas. Mais en attendant, les pouvoirs publics sont libres de décider d'une suspension.
Nous aurons toujours des inquiétudes, au gré des progrès de la science et de la découverte d'autres actions. Très récemment, à la lueur de nouvelles connaissances scientifiques, la DJT concernant les composés perfluorés – les composés téflonés – a été divisée par trois. Il faut l'accepter. Je ne crois pas que ce soit un scandale ; cela montre tout simplement le caractère parfois imparfait de cet exercice d'évaluation du risque.