Intervention de Bruno le Bizec

Réunion du jeudi 14 juin 2018 à 11h30
Commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance

Bruno le Bizec :

Aujourd'hui, la recherche sur ces questions ne reçoit pas suffisamment de financements. Personnellement, je ne suis pas en faveur de financements récurrents, nous avons vu les limites de ce type d'attitude par le passé. En revanche, les appels d'offres et les appels à proposition de projets se heurtent aujourd'hui à des taux de pression énormes : un projet est retenu sur dix présentés. Or sur les dix projets soumis, il n'y en a pas neuf de mauvais.

Peut-être qu'un ou deux sont moyens, et deux ou trois à parfaire, mais quatre ou cinq mériteraient d'être financés et contribueraient à répondre aux questions que vous soulevez, peut-être pas spécifiquement pour les SDHI, mais si l'on estime que ces traces de substances chimiques dans l'alimentation sont un enjeu de santé publique, il faut un financement à la hauteur. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas.

Les grandes entités doivent être mieux intégrées dans notre réseau de surveillance et d'action, il faut les rapprocher davantage. Les agences sanitaires comme Santé publique France et l'ANSES doivent encore mieux travailler ensemble. Peut-être aussi que le rôle de l'INRA et de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) est trop éloigné de ces agences sanitaires. Je ne suis pas convaincu qu'il y ait un réel travail de concert, ni que les bases de données soient mises en commun. Il faut briser les frontières disciplinaires entre ce qui relève de l'alimentaire, du domaine sanitaire, des instituts de recherche. S'il existe une certaine perméabilité, celle-ci n'est pas totale : le LABERCA a été très longtemps centré sur l'aliment. Lorsque nous avons voulu aller explorer le domaine de la santé, nous nous sommes très vite entendus dire que ce n'était plus le domaine de cet institut, mais d'un autre. Or il faut explorer loin en amont, de l'environnement jusqu'à la santé. Il reste encore des frontières que nous ne nous autorisons pas à supprimer pour créer des interfaces mieux opérantes entre instituts et agences sanitaires.

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