Intervention de Boris Vallaud

Réunion du mercredi 20 juin 2018 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBoris Vallaud :

Nous disons les uns et les autres avec émotion, et peut-être parfois d'excès, ce que nous ressentons tous. Beaucoup d'entre nous sont élus pour la première fois et beaucoup d'entre nous ont un sentiment d'impuissance et d'inutilité considérable. Beaucoup ont le sentiment de travailler dans des conditions déplorables, de faire un mauvais travail, de mal légiférer. Nous n'en faisons pas le procès seulement à ce Gouvernement, mais à la pratique institutionnelle de la Ve République, sans doute sous l'effet du quinquennat, mais cela va bien au-delà.

Nous sommes en droit de nous interroger pour savoir si la prochaine réforme constitutionnelle permettra de surmonter les maux que nous avons identifiés. Cela ne nous paraît pas être le cas. Nous avons même le sentiment que cette réforme viendra aggraver un déséquilibre institutionnel, au lieu de le résoudre. Faire du Parlement le plus docile des corps dociles du gouvernement, ce n'est pas un progrès de la démocratie. Nous avons besoin d'une démocratie vivante.

Pour ce qui me concerne, je n'oublie jamais que cette assemblée a été élue par moins d'un Français sur deux – et si ceux qui n'étaient pas allés voter avaient donné à ce geste du sens politique, ce ne serait déjà pas mal, mais je pense que le décrochage est tel que ce n'était pas même le cas. Je défends l'idée qu'il faut un Parlement fort dans une grande démocratie comme la nôtre. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Allons au bout du questionnement entamé sur notre travail. Le général de Gaule disait que la politique économique de la France ne pouvait pas se faire à la corbeille ; aujourd'hui, elle se fait de plus en plus rue Cambon. Ce n'est pas mieux ! Proclamons notre indépendance et notre autonomie, notamment par rapport à l'exécutif.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.