Intervention de Roland Lescure

Réunion du mercredi 20 juin 2018 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoland Lescure, président :

Cette semaine est résolument européenne. Le sommet franco-allemand qui s'est tenu hier a, selon moi, produit plusieurs avancées notables. Demain, nous auditionnerons le vice-président de la Commission européenne pour l'emploi, la croissance, l'investissement et la compétitivité, M. Jyrki Katainen, lors d'une réunion commune avec la commission des affaires européennes.

Aujourd'hui, nous sommes réunis pour examiner la proposition de résolution européenne relative à une agriculture durable pour l'Union européenne. Je remercie la commission des affaires européennes et ses deux rapporteurs, MM. Alexandre Freschi et André Chassaigne, qui sont à l'origine de ce texte. La commission des affaires économiques a elle aussi beaucoup travaillé sur l'agriculture et nous avons constaté qu'il n'est pas rare, lors de l'examen de questions agricoles, de buter d'une manière ou d'une autre sur la contrainte européenne, telle mesure étant interdite ou telle autre nécessitant au contraire de recourir aux instances européennes. Les négociations qui débutent sur la nouvelle politique agricole commune (PAC) sont à l'évidence un élément essentiel de la stratégie agricole future de la France – et de celle de l'Union elle-même.

Je salue à cet égard la mémoire d'Edgar Pisani, qui aurait eu cent ans cette année et qui fut l'un des architectes de la PAC, lancée en 1962. Cette politique a connu des succès et a permis de nourrir l'Europe et d'assurer son autosuffisance pendant de nombreuses années. Elle a aussi eu ses limites – sur lesquelles nous sommes abondamment revenus lors du débat sur le projet de loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable (EGALIM). Quoi qu'il en soit, la PAC doit désormais faire partie de la solution mais, pour ce faire, il faut mener une négociation ambitieuse sur le plan qualitatif autant que quantitatif, qui seule permettra de garantir les trois dimensions – économiques, sociale et environnementale – de la durabilité de l'agriculture française. La durabilité économique tout d'abord : elle n'est possible qu'en s'appuyant sur des exploitations agricoles performantes et innovantes sur tout le territoire, pour assurer le développement rural. La durabilité sociale ensuite : la PAC joue un rôle très important pour stimuler le marché de l'emploi dans les zones rurales et sa réforme doit permettre le maintien, voire l'accroissement du niveau d'emploi dans les bassins ruraux. La durabilité environnementale enfin : l'environnement est le véritable défi du XXIe siècle, que nous pourrons relever en menant un travail agricultural engagé et volontariste, en tout état de cause énorme.

La PAC est en perpétuelle évolution. Nous devons adapter notre agriculture au changement, notamment pour l'inscrire dans ce processus de durabilité économique, sociale et environnementale. Au-delà du débat sur les moyens financiers, nos travaux doivent insuffler cet esprit de transformation profonde de l'agriculture française.

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