Intervention de Richard Ramos

Réunion du mercredi 20 juin 2018 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRichard Ramos :

Le groupe Mouvement Démocrate et apparentés apportera lui aussi sa voix à cette proposition de résolution européenne porteuse d'un espoir qui dépasse les clivages politiques. Nombreux sont les agriculteurs français pour qui l'agriculture a été sacrifiée dans les traités internationaux au profit d'autres secteurs ; la nouvelle PAC ne saurait une fois de plus faire de l'agriculture une variable d'ajustement au bénéfice d'autres politiques. Nous l'affirmons clairement : il faut défendre le maintien du budget de la PAC dans son intégralité et il n'est pas question d'essayer de le réduire. Il faut aussi défendre le modèle agricole français car de grandes confrontations ont lieu en Europe. Notre modèle agricole repose sur la ferme familiale et nous refusons le modèle allemand de firme agricole. À travers la PAC, c'est aussi notre modèle d'harmonisation des territoires que nous défendons.

Il faut, comme c'est le cas ce matin, redonner au Parlement français toute sa force dans les négociations européennes. Nous avons trop souvent vu des ministres français aller défendre la PAC sans arrêter leur véhicule devant l'Assemblée – et en fermant les vitres. Le Parlement français doit adresser une position claire au ministre, comme le font les autres parlements nationaux.

Selon moi, il faut ajouter un deuxième A à la PAC dans la mesure où elle concerne non seulement l'agriculture, mais aussi l'alimentation. Nous devons à l'évidence défendre un modèle agricole, mais aussi un modèle d'alimentation – comme l'ont montré les États généraux de l'alimentation. Gardons-nous de réduire la PAC à sa seule dimension agricole.

La bagarre sera rude et la compétition féroce. La volonté d'une nationalisation de la PAC est manifeste. La PAC avait été conçue par Edgar Pisani comme un véritable outil européen ; sa renationalisation créerait une concurrence déloyale entre les territoires. La France doit réaffirmer sa vision européenne : la PAC ne saurait procéder d'une vision franco-française. Au moment où l'Europe est en difficulté, où la vision européenne souffre, il faut impérativement redonner à la PAC sa dimension de projet européen.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.