Intervention de Yves Daniel

Réunion du mercredi 20 juin 2018 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Daniel :

Mon témoignage sera plus terre à terre, si j'ose dire : je vais reprendre ma casquette de paysan. Ne vivons-nous pas dans une société qui traite plus les conséquences que les causes ? La PAC est un bon exemple : l'agriculture et les agriculteurs ne peuvent pas vivre sans ses aides. Mais ce faisant, on traite les conséquences d'un dysfonctionnement sans s'attaquer aux causes.

Bien évidemment, je soutiendrai cette proposition de résolution car, en l'état, c'est indispensable. Mais ne devrions-nous pas nous attaquer aux causes des difficultés de notre agriculture ? Les agriculteurs ne devraient-ils pas tirer leurs revenus des prix du marché ? C'est le sens de mon témoignage : je travaille dans mon exploitation depuis quarante ans – vingt ans en conventionnel et vingt ans en bio – et je me pose toujours la même question chaque matin : Comment puis-je me passer de la PAC ? Comment enfin vivre de mon métier et de mes produits ?

J'espère que la loi EGALIM nous permettra d'obtenir des avancées en la matière. Ensuite, nous devrons réfléchir à un autre rôle pour la PAC : plutôt que d'assurer des revenus aux agriculteurs, elle devrait être un outil de régulation, voire de péréquation, entre les pays européens.

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