Alors que la consommation de viande de boeuf chute en France, elle est en plein essor en Chine, avec une forte demande de la classe moyenne.
L'ouverture au monde n'est pas un danger. Les exportations agroalimentaires ont longtemps été un des fers de lance de notre balance commerciale mais, aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Les exportations doivent redevenir une force afin de tirer les revenus de nos agriculteurs vers le haut, dans la logique de ce qui a été discuté lors des états généraux de l'alimentation et de la loi qui en est issue.
Nos concurrents ont un modèle agricole fondé sur une logique intensive et productiviste, adapté aux fermes de taille gigantesque. C'est très loin de notre modèle français et européen d'agriculture familiale. Il est irresponsable de dire qu'en réduisant les charges sur nos exploitations, celles-ci pourraient être concurrentielles sur le même type de produit et, j'insiste, sur le même type de produit avec les anciens kolkhozes ukrainiens de 10 000 hectares ou les feedlots américains de 10 000 têtes. C'est pourquoi la France doit toujours être à la pointe et miser sur le développement d'une filière viande bovine de très haute qualité, ambassadrice de notre agriculture et de notre gastronomie d'excellence.
La montée en gamme est également un fait chez nos concurrents, c'est pourquoi l'agriculture française ne doit pas se reposer sur ses lauriers. Les acteurs doivent organiser leur stratégie export collectivement au sein de la plate-forme France Viande Export lancée en octobre 2015. Il est nécessaire de soutenir une stratégie offensive pour valoriser nos filières et l'origine France.
Cependant, il est irréaliste de demander que l'agriculture française renforce ses exportations sans, en contrepartie, ouvrir nos frontières aux importations. Nous avons en France et en Europe les normes de production sociales, sanitaires et environnementales les plus élevées au monde et il est fondamental que tout nouvel accord commercial préserve ce modèle.
Les Français sont fiers de leurs agriculteurs. La qualité de notre production et de notre alimentation est enviée partout dans le monde mais, aujourd'hui, les enjeux sont grands. Aussi, monsieur le Premier ministre, quelles perspectives votre déplacement en Chine a-t-il ouvert pour la filière bovine et, plus généralement, pour l'économie française ?