Monsieur le Premier ministre, la crise migratoire qui frappe le continent européen et qui n'épargne pas notre pays n'a jamais été aussi grave. Un chiffre résume cette crise et, au-delà, cette tragédie : 15 000 morts en Méditerranée depuis 2013, victimes du commerce meurtrier des passeurs, ces négriers des temps modernes ! Sur les cinq premiers mois de l'année, monsieur le Premier ministre, le nombre des demandeurs d'asile a augmenté de 15 %, selon les chiffres publiés par l'OFPRA : 47 725 demandes d'asile !
Face à cette situation, nous avons le sentiment que votre Gouvernement est totalement impuissant, nous avons le sentiment que votre position est totalement ambiguë. En matière de politique migratoire, vous pratiquez le « en même temps » : avec hypocrisie, vous refusez l' Aquarius mais, en même temps, vous acceptez ses passagers ; avec duplicité, vous tenez des discours fermes mais, en même temps, vous faites voter une loi qui accroît les flux migratoires ; avec arrogance, vous insultez l'État italien mais, en même temps, vous lui demandez de jouer le rôle de garde-frontière en France pour empêcher l'arrivée de 500 000 étrangers en situation irrégulière.
Alors, monsieur le Premier ministre, nous voudrions aujourd'hui connaître clairement votre position ! Nous vous appelons à rompre avec une forme de naïveté et nous vous demandons si, oui ou non, vous voulez plus d'immigration en France ! Nous vous demandons si vous soutenez Mme Merkel ou son ministre de l'intérieur ! Nous vous demandons si vous soutenez les États qui, en Europe, veulent moins d'immigration ou ceux qui en veulent toujours plus !