Au nom du groupe La République en Marche, je salue la politique volontariste et ambitieuse que vous venez d'exposer.
Votre propos l'a démontré, les défis qui se posent à la RATP sont nombreux et cruciaux, tant pour l'entreprise et son réseau, que pour nos concitoyens et l'avenir des territoires franciliens.
Nous souhaitions vous entendre sur plusieurs enjeux stratégiques, certains ayant déjà été identifiés comme prioritaires dans le plan « Défis 2025 » qui constitue aujourd'hui la feuille de route de la RATP, et pour lesquels vous venez de dévoiler plusieurs de vos ambitions.
Concernant la trajectoire financière du groupe, tout d'abord, pourriez-vous nous livrer votre vision de sa performance économique, au regard notamment d'un résultat net 2016 en légère baisse, de sa dette, de son modèle économique et tarifaire ? Quelle stratégie sera adoptée pour préparer l'entreprise à l'ouverture progressive de ses réseaux à la concurrence, dès 2025 pour le réseau de bus ?
Son développement à l'international, au travers de la filiale RATP Dev sera-t-il un axe fort – à vous entendre, il semblerait que oui – et des mutualisations entre l'Établissement public à caractère industriel et commercial et les filiales sont-elles prévues ?
Nous souhaitions également avoir des précisions sur la politique d'innovation du groupe, notamment sa transformation numérique au service d'une mobilité connectée, le déploiement du pilotage automatique et du service continu, s'il est envisagé, mais aussi les modalités du dialogue social qui sera engagé auprès des 60 000 collaborateurs de l'entreprise.
En matière de performance environnementale, pouvez-vous nous apporter des précisions quant à la transition énergétique du parc de bus, ou encore les mesures qui seront prises en faveur de l'amélioration de la qualité de l'air dans de nombreuses stations de métro, où la situation est particulièrement préoccupante ?
Surtout, une politique d'investissement très ambitieuse a été initiée en 2016, comprenant un programme de 8,5 milliards d'euros pour la période 2016-2020, dédié tout particulièrement au prolongement de plusieurs lignes et à la rénovation du réseau par le renouvellement du matériel roulant, la modernisation d'infrastructures et la rénovation des gares. Cet effort d'investissement, salutaire, sera-t-il maintenu, et quelles ambitions portez-vous en matière d'amélioration de la qualité de service pour les 10 millions de Franciliens qui empruntent le réseau quotidiennement ?
Je suis l'élue d'une circonscription en pleine transformation infrastructurelle, puisque concernée par le prolongement de la ligne 4, et la construction de deux gares nouvelles de la ligne 15 du Grand Paris Express. J'y vois de formidables opportunités pour le développement de ce territoire, mais j'entends aussi le mécontentement de nos concitoyens notamment en matière de ponctualité, de confort, de sécurité, d'accessibilité ou encore de propreté du réseau. Les usagers du RER B, notamment, sont exaspérés par de nombreux incidents et retards, et par les conditions de transport. Comment y remédier ? Comment écouter les usagers et mieux les associer à la politique de l'entreprise ?
Auditionnée par notre commission le 19 juillet, Mme la ministre des transports a affirmé vouloir changer de paradigme, pour passer d'une politique d'équipement à une stratégie des mobilités, en replaçant l'usager et la modernisation du réseau au centre des préoccupations. Comptez-vous inscrire l'action de la RATP dans cette même approche, dans un contexte de demande de mobilité sans cesse croissante, de plus en plus complexe, de plus en plus connectée et intermodale, à l'approche, s'ils sont confirmés, de deux rendez-vous majeurs, les JO de 2024 et l'Exposition universelle de 2025 ?
Pour conclure, notre commission s'apprête à lancer un rapport sur la mise en application de la loi du 22 mars 2016 relative à la sécurité et la lutte contre la fraude et les incivilités dans les transports publics. Pourriez-vous nous éclairer sur la politique de sûreté ferroviaire, de protection des voyageurs – mais aussi des agents, notamment les femmes – et de lutte contre les incivilités et la fraude, qui sera engagée par le groupe ? Rappelons que la fraude représenterait, selon la Cour des Comptes, une perte de 100 millions d'euros par an pour la RATP.