Madame la Présidente, je tiens d'abord à souligner l'attachement que nous portons tous, au sein du groupe Les Constructifs, à la RATP, et à saluer la qualité de son personnel et de ses directions successives. Nous n'avons aucun doute quant à votre capacité à relever les défis qui sont devant vous.
Mes questions porteront principalement sur l'évolution des modèles. Il est clair que le cadre juridique de la RATP va devoir évoluer. Vous avez des ambitions très fortes en termes de développement ; vous allez devoir faire face à l'ouverture de la concurrence ; vous êtes gestionnaire d'infrastructures et, en même temps, vous assurez le service ; vous êtes en concurrence avec des groupes privés aussi bien en France – Kéolis, Transdev – qu'à l'international. Au regard de tout cela, votre statut, par sa nature même, risque de vous paralyser.
Or, vous n'avez pas parlé de ce statut. C'est une question qui se pose à la SNCF : nous avons plaidé, avec un certain nombre de collègues, pour son évolution vers une société privée à capitaux publics. Pourrions-nous vous entendre à ce propos ? Sans changement de statut, il sera très difficile de faire évoluer l'entreprise.
Il faut également revoir le modèle de transports publics dans la région Île-de-France. Une des raisons pour lesquelles il y a autant de retard dans les travaux, autant d'insatisfaction chez les usagers – on est entassé dans le métro, certaines lignes de RER sentent mauvais, il fait chaud, etc. – tient au trop grand nombre des interlocuteurs : les collectivités, l'État, les sociétés de transport. Partout dans le monde, les modèles qui fonctionnent présentent un seul interlocuteur, une seule structure qui gère les services de transport. Tant que l'on ne progressera pas dans ce domaine, les mêmes causes produiront les mêmes effets. Pourrions-nous vous entendre sur la façon dont vous voyez l'évolution de votre système de transports dans la région Île-de-France, puisque vous serez immanquablement amenée à conseiller le Gouvernement sur des modèles de ce type ?
Enfin, les ambitions techniques sont fortes en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il faut être exemplaire, et l'électrification des transports urbains, notamment des bus, reste un défi dans la mesure où il faut construire le matériel. Il y a dans ma circonscription un grand constructeur de bus, Mercedes EvoBus, qui est l'un de vos fournisseurs, et je vois bien les difficultés qu'il rencontre. On peut être ambitieux, mais il faut faire en sorte que tout se mette en place dans de bonnes conditions.