Intervention de Mathilde Panot

Réunion du mercredi 26 juillet 2017 à 16h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Nous ne pouvons que nous réjouir qu'une femme soit nommée à un poste important, à la tête d'une grande entreprise publique, après tant de promesses de cet ordre que le Président de la République n'a pas tenues…

L'idée de servir l'intérêt général devra vous animer, et je compte aujourd'hui, au nom du groupe La France insoumise, vous interroger sur quatre points clé de vos actions à venir.

Le premier est loin d'être anecdotique : c'est celui de la rémunération du travail. En 2015 et 2016, le gel des salaires des agents de la RATP a été la règle. En 2017, une augmentation de 0,4 % a été proposée aux salariés. Or, cette année, l'inflation dépassera 1 %, après avoir été de 0,2 % en 2015 et 2016. Ainsi, les agents auront connu trois années de baisse consécutive de leur salaire réel. Comptez-vous revenir sur ce qui nous apparaîtrait comme une injustice certaine ?

Je souhaite à ce propos soumettre à votre jugement une idée défendue par La France Insoumise, qui est intéressante du point de vue de l'intérêt général. Elle consiste à ce que, tous types de rémunération confondus, le salaire le plus élevé de l'entreprise ne puisse être plus de vingt fois supérieures au salaire le plus bas, ce qui aurait un effet vertueux puisque, si un dirigeant – vous en l'occurrence – s'augmentait, il augmenterait par là même les salaires les plus bas.

Le second point a trait à votre rôle stratégique à la tête de la RATP. Vous avez parlé d'ouverture à la concurrence. Or, bien souvent, l'ouverture à la concurrence s'accompagne d'une baisse de qualité, d'une hausse de prix et de problèmes de sécurité pour les usagers, et d'une détérioration des conditions de travail pour les salariés.

Je souhaite donc vous demander, au nom de La France Insoumise, si vous considérez que l'entretien des lignes et du matériel de transport devrait être également confié au secteur privé ou si la logique de privatisation des bénéfices et de socialisation des coûts s'applique encore une fois, comme c'est bien souvent le cas.

Troisième point : tout le monde se souvient de l'été précédent, lorsque des pics de pollution ont poussé les pouvoirs publics à rendre les transports publics franciliens gratuits. La pollution étant en région parisienne davantage une norme qu'un pic, ne considérez-vous pas qu'une extension de la gratuité des services publics de transport devrait s'appliquer en permanence, tant que l'urgence un jour résolue ne l'est pas le lendemain, tant que la pollution, notamment aux particules fines, continue à tuer nombre de nos concitoyens et concitoyennes ? Nous espérons que vous serez sur cette question, comme sur les autres, une conseillère avisée.

Enfin, en 2016, quand la RATP a lancé un appel à idées aux citoyens et citoyennes qui utilisaient ses services, la proposition de supprimer les écrans publicitaires dans le métro est arrivée un moment en tête. Vous le savez sûrement, le code de l'environnement réglemente la publicité à l'extérieur, mais la RATP n'y est pas soumise. Selon une dizaine d'études, les écrans vidéo émettent dix fois plus de CO2 qu'une affiche collée. Et selon une autre étude, en raison de la très grande luminosité de ces écrans, chaque panneau consomme autant que trois foyers de quatre personnes, ce qui pose un vrai problème écologique. Enfin, les usagers soulignent que ces écrans publicitaires, de par leur omniprésence, constituent un matraquage publicitaire source de stress. Entendez-vous supprimer ces écrans publicitaires ? Que pensez-vous des écrans dotés de caméras pour observer la réaction des passants, qui ont été essayés un moment par Metrobus, la régie publicitaire qui travaille avec la RATP ?

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