Les crèches sont un véritable enjeu de société. Trente pour cent des parents souhaiteraient une place en crèche mais seulement 18 % y ont recours selon la CNAF – Caisse nationale des allocations familiales. On estime qu'il manque aujourd'hui en France à peu près 300 000 places d'accueil pour les enfants.
La suppression des emplois aidés ne va pas vraiment arranger la situation. Dans l'Hérault ce sont 944 places d'accueil qui sont menacées aujourd'hui, laissant 1 700 familles sans solution de garde. Dans la seule ville de Béziers, deux crèches associatives, les Arlequins et les Diablotins, avec une capacité d'accueil respective de 17 et 19 enfants, pourraient fermer.
Je me demande alors pourquoi cette question est traitée ici, au milieu des 46 articles de ce projet de loi pour une relation de confiance avec le public, et je vous avoue que j'ai du mal à comprendre. Cette question mérite qu'on s'y penche sérieusement et qu'on lui consacre un véritable projet de loi, qui vienne concrètement en aide aux familles. Au lieu de cela, le Gouvernement ne nous propose qu'une ordonnance à prendre dans un délai de dix-huit mois.
Ce n'est pas souhaitable. Certaines familles ne peuvent pas attendre. Les crèches ne sont pas toujours une option : pour certains c'est une nécessité et toutes les familles ne peuvent pas pallier le manque de places grâce au voisinage ou à leurs parents. C'est pourquoi je demande la suppression de cet article.