Je viens de quitter la commission des lois pour participer à ce débat et, d'une certaine manière, le débat de la commission des lois et celui qui nous occupe sont liés. En effet, dans les deux cas, on a l'illustration d'un Gouvernement qui décide de mépriser le Parlement, de s'asseoir sur les prérogatives du Parlement. Il nous amuse en organisant des réunions de travail pour préparer un amendement, alors qu'on est dans la démocratie des tweets ! En effet, on a appris par un tweet, à l'occasion d'une visite présidentielle, qu'un projet éolien low cost venait d'être finalisé, sans qu'on ne sache rien des contreparties qui ont été décidées – je ne partage donc pas l'enthousiasme de ma collègue havraise,
Quelles sont, en termes d'emplois industriels, les contreparties prévues au Havre pour le projet éolien offshore qui nous occupe ? Vous avez dit, chère collègue, qu'il allait falloir jouer la deuxième mi-temps, mais vous n'avez aucune information là-dessus ! Quelles sont les contreparties promises aux pêcheurs, qui vont être percutés par l'implantation d'un parc dont la Commission nationale du débat public a dit elle-même qu'elle n'était pas bonne ? Elle l'a dit à deux reprises ! Le projet a été lancé en 2005 et il a avorté en 2010, parce que son coût était déjà trop élevé et que la Commission nationale du débat public a critiqué sa localisation. Et elle l'a rappelé à l'occasion de l'enquête publique de 2015.
Et, par un tour de passe-passe, en méprisant les territoires, les pêcheurs et les élus qui siègent au parc naturel marin, vous faites une partie de Monopoly, ou de bonneteau, sur l'éolien low cost ! Non seulement nous allons nous en souvenir, mais nous allons exposer nos exigences : nous voulons savoir comment vous allez accompagner la filière pêche, ce que vous avez promis au comité national des pêches et au comité régional des pêches. Les emplois de maintenance promis à Dieppe, les mesures d'accompagnement promises au Tréport, les emplois industriels au Havre, nous viendrons les compter un par un ! Et on comparera ces chiffres avec le nombre d'emplois qui auront été détruits dans le secteur de la pêche.