Deuxièmement, ce n'est pas parce que nous allons aboutir à un texte adopté à l'unanimité dans cet hémicycle que les désaccords doivent être tus pendant le temps du débat. Car nous avons des désaccords de fond, sur lesquels j'espère que nous reviendrons dans le courant de la matinée. Il s'agit de savoir si nous voulons davantage de protectionnisme, ou si nous voulons le libre-échangisme à tout prix. Le Gouvernement et le parti En marche promeuvent le libre-échange, non seulement au niveau européen mais au niveau mondial. Sur ce point, nous avons un désaccord.
La question du diméthoate est très intéressante de ce point de vue, parce que la France, en interdisant cette substance, a joué le rôle d'un fer de lance : elle a entraîné derrière elle d'autres pays européens qui l'ont interdit sur leur territoire. Malheureusement, ces décisions politiques n'ont pas toujours été suivies d'effets. Je me suis penché de très près sur ce dossier car il porte en germe ce que pourrait être une future politique agricole européenne, dans une future Union européenne où lorsqu'un pays dirait non, il entraînerait les autres.
Le problème, c'est que les douanes n'ont pas les moyens de faire leur travail. Elles n'ont pas les moyens de contrôler si effectivement du diméthoate a été utilisé sur les cerises d'importation. Ce produit, interdit en principe, est donc bien présent dans les faits, ce qui cause un dumping environnemental défavorable aux producteurs français, à ces arboriculteurs qui ont déjà du mal à payer leurs salaires.