L'axe Ruffin-Ramos réapparaît régulièrement, et je vais le maintenir ! Je voudrais revenir sur l'histoire du Nutri-Score, qui illustre la difficulté de passer d'une législation nationale à une législation européenne, sachant que cette dernière en réalité fait blocage. Même au niveau français, il y a eu des freins, notamment de la part des industriels, pour ne pas intégrer le Nutri-Score dans la législation française, et Marisol Touraine s'était plus ou moins bagarrée à ce sujet. Nous avons reçu en commission le président de l'ANIA – Association nationale des industriels alimentaires, autrement dit le lobby des industriels de l'agroalimentaire. Nous l'avons asticoté une fois pour savoir s'il allait demander à ses membres d'apposer ce logo sur leurs étiquettes, et il a botté en touche avec un savoir-faire de communicant. Quand je suis allé le revoir à la sortie, il m'a dit qu'il ne l'imposerait pas à ses membres, puisque l'Union européenne lui permettait d'y échapper. Il y a donc là une vraie difficulté.
Une campagne est menée aujourd'hui, basée sur l'idée qu'il appartient au consommateur de réclamer la présence du Nutri-Score sur les étiquettes. Mais non ! Je veux bien que le consommateur ait une petite part de responsabilité, qu'une évolution puisse venir d'en bas dans quelques actes d'achat, mais c'est tout de même à nous de faire la législation ! Et quand on nous dit que ce n'est pas possible au regard des règles européennes, c'est à nous de faire modifier le cadre européen.