Je voudrais souligner que manger correctement, c'est créer du lien entre celui ou celle qui produit et celui ou celle qui consomme. Les circuits courts répondent à l'idée que l'alimentation, ce ne sont pas que des calories que l'on avale, une pilule que l'on prendrait matin, midi et soir, c'est aussi une relation géographique et historique à son territoire ; on ne mange pas de la même façon suivant la géographie, le climat, la culture. Les circuits courts, ce n'est donc pas qu'une question écologique de réduction des gaz à effets de serre, c'est aussi une manière de renouer avec l'histoire de son territoire.
En outre, il faut faire attention à la relation que l'on établit entre environnement et réduction des gaz à effets de serre, car le modèle agricole des circuits courts, des petites productions et des fermes familiales pourrait alors être concurrencé par de très grandes usines à vaches, dont l'impact sur la couche d'ozone serait inférieur à celui des petites productions locales.
Affirmer la dimension environnementale des circuits courts, plutôt que réduire ceux-ci à la lutte contre l'effet de serre, est donc une piste qui ne me paraît pas négligeable. Si nous défendons bien évidemment tout ce qui est bon pour la planète, nous défendons aussi un certain modèle agricole pour la France.