J'avais parfaitement compris qu'il ne s'agissait pas d'un accord sur le mouton, mais le prochain accord le sera. Il traitera aussi du lait, parce que sinon les Néo-zélandais ne voudront même pas négocier avec nous, vu que c'est essentiellement ce qu'ils ont à exporter. Depuis quand les Français se sont-ils repliés derrière leur rideau ? Derrière quel accord ? Lors de quelle discussion ? Ce n'est jamais arrivé. Les gouvernements français successifs ont toujours tout accepté sans conditions. Alors après on fait valoir des points de vue émouvants sur la planète et le reste, qui n'ont aucune valeur en pratique. C'est le cas du CETA. Il y a moment dans les relations internationales où elles sont marquées par leurs propre expérience. Nous avons été bernés dans le CETA et dans le TAFTA. Qui peut oublier que les Nord-américains ont été pris la main dans le sac en train de nous espionner à Paris, à Bruxelles, à Berlin, sur les négociations TAFTA ? Comment peut-on oublier que l'accord CETA a été négocié sans qu'on n'autorise aucun parlementaire à consulter les textes, sinon avec un crayon à mine dans la main, dans une salle où il était impossible de sortir des documents ? Maintenant nous devons protéger nos intérêts, quel est l'intérêt de ramener du lait et du mouton de l'autre côté de la planète ? C'est faire preuve d'un angélisme sans égal que de ne pas le comprendre, au moment où une nation comme les Etats-Unis sont en train de tirer le rideau protectionniste. Ça n'a rien à voir avec l'affection que l'on porte aux Néozélandais. Il s'agit de comprendre ce qu'apporte réellement le libre-échange, de se faire une bonne idée du monde. Quel est l'intérêt d'amener des produits animaux ou agricoles de l'autre bout du monde ? Il n'y en a pas.