Cuba est toujours un sujet qui rend nerveux. Il faut qu'on fasse un choix pour être crédibles. Ou bien on discute pour chaque accord du régime politique concerné ou bien on n'en discute jamais. On ne peut pas le faire pour certains et pour d'autres non. Il est absurde qu'on reçoive, acclame, chouchoute l'Arabie Saoudite où le bloggeur Badaoui a déjà été fouetté 50 fois – il lui reste 10 ans de prison à faire et 950 autres coups de fouets à recevoir – et qu'on n'en dise pas un mot tandis qu'on interviendrait auprès de Cuba sur le sujet.
Il y a une dette à l'égard de Cuba. Pour tous ceux qui ont affronté les dictateurs d'Amérique latine, Cuba a été un refuge, Cuba a été une aide. Cela créé une dette morale telle que dans toute l'Amérique latine, quels que soient les gouvernements, qu'ils soient de droite ou de gauche, tout le monde exige que Cuba soit présent autour de la table de dialogues des nations. Il y a une raison à cela. Cuba incarne une forme de résistance à l'empire, ce qui explique que c'est toujours avec la droite française républicaine que les accords se sont faits.
Pour terminer, Cuba est sous un régime d'embargo depuis le 3 février 1962. Cuba a été poussée à n'avoir d'autres partenaires que l'URSS. Quand elle s'est effondrée, l'embargo est passé de 20% des produits sur lesquels il portait du fait des américains à 100%. Cuba a résisté à tout ça et en est sorti. Aujourd'hui Cuba a des leçons à nous donner sur l'agriculture, la santé et l'éducation car il y consacre deux fois plus d'argent que nous. On demandera à ce que ce débat vienne en séance publique car on doit pouvoir essayer de manifester un soutien à Cuba dans sa lutte contre cet embargo.