Ayant vu mes homologues chargés des achats dans les autres pays du monde, je peux vous dire que la France a un niveau d'exigence et de culture gastronomiques très élevé, ce qui se voit dans nos actions puisque le groupe a lancé plusieurs programmes sur ces thèmes.
Il y a une huitaine d'années, nous avons lancé une politique de pêche responsable avec des organisations non gouvernementales. Notre catalogue est donc très restrictif. Notre service achats est sous label Marine Stewardship Council (MSC), qu'il s'agisse de sa méthode d'achat ou ses choix de produits de la mer. Sodexo a donc décidé de sortir de son catalogue les produits dont la ressource était insuffisante. Par exemple, quand nos clients nous demandent de l'aile de raie, qui est en « zone rouge », nous savons leur dire non et leur expliquer pourquoi. Dix-sept poissons sont interdits dans les gammes classiques. Certains produits de la mer sont dits « oranges », c'est-à-dire qu'ils sont sous surveillance. Enfin, les produits verts présentent une ressource normale. Nous avons fait rentrer dans notre catalogue des produits labellisés MSC.
Nous avons aussi fait un travail sur l'huile de palme et avons amené les industriels à faire évoluer leurs matières premières. Nous travaillons par exemple avec les producteurs d'oeufs et avec le Comité national pour la promotion de l'oeuf (CNPO) pour évaluer les quantités d'oeufs pondus en plein air dont nous avons besoin. Il ne s'agit pas de perturber une filière du jour au lendemain mais d'accompagner les évolutions. Nous allons aussi enclencher une réflexion sur le soja, concernant notamment l'alimentation animale.
Enfin, s'agissant des perturbateurs endocriniens présents dans les barquettes en plastique, nous avons entamé avec Mérieux une réflexion scientifique. Nous ne décidons pas d'arrêter d'utiliser un produit du jour au lendemain : nous menons des réflexions de façon progressive pour avancer et prendre des décisions pérennes.