Aux côtés de la permaculture et de l'agroforesterie, il existe d'autres modes de production. Des agriculteurs très inventifs explorent des choses passionnantes, dont certaines constituent des pistes sérieuses pour l'avenir.
Toutefois, la recherche n'investigue pas suffisamment ces questions, à commencer par mon institut, mais se concentre plus sur la biologie comme science fondamentale et de moins en moins sur l'agronomie. Pourtant, l'agriculture biologique, par le succès de ses produits et l'augmentation des surfaces, montre qu'elle constitue une voie crédible et fort intéressante. Si, ces dernières années, on avait investi autant d'argent dans les recherches sur l'agriculture biologique que sur l'agriculture à base de pesticides, ou sur les pesticides eux-mêmes, qu'il s'agisse des dépenses publiques ou des dépenses de l'industrie phytosanitaire, il n'y aurait pas de handicap de rendement.
Les autres systèmes, plus nouveaux dans le paysage, ne sont pas tous très performants. Mais on estime que les instituts techniques ne doivent pas consacrer les budgets de recherche-développement à ces systèmes marginaux. Ils sont eux-mêmes financés, pour tout ou partie, par le système dominant, dirigés par des agriculteurs qui représentent ce système. C'est pourquoi je pense qu'une mission explicite de la recherche publique sur ces questions serait très souhaitable.